2 Avril 2016
...mais...quand cette jeune maman de 22 ans me raconte ça...
Alors elle est étudiante en musicologie, c'est une virtuose, petite-fille de danseuse de l'Opéra de Paris. Elle a eu une enfance que je ne souhaite à personne. Elle est "tombée" enceinte alors qu'on lui prédisait une stérilité..."tombée" enceinte, donc, d'un voyou qui, tant mieux tant pis, l'a laissée tomber (double chute)...
Elle touche le RSA. Mais si elle veut le toucher encore, apparemment 'faut qu'elle obéisse à Pôle Emploi...
Pôle Emploi représentée lors de son dernier rendez-vous par quelqu'une que nous appellerons Henriette.
Alors Henriette reçoit la jeune maman avec cette introduction : "déjà pourquoi vous avez fait un bébé à 22 ans? Et puis musicologie...faut mûrir (mieux vaut qu'Henriette ne sache pas qu'à 7 ans elle savait déjà l'horreur, la honte, la profonde tristesse, le dégoût, la solitude), Mademoiselle (anachronique)... La musique c'est pas un métier...donc vous allez faire ce CAP Petite Enfance pour devenir auxiliaire sinon couic on vous coupe les vivres"
Elle me raconte ça. Je lui demande ce qu'elle va faire. Elle me répond qu'elle n'a pas le choix.
[NDLR :Je vous ai déjà dit la pénibilité du métier d'auxiliaire de puériculture? Pas du tout valorisé, usant pour le corps et l'esprit. Un métier très riche mais qu'il faut faire par vraie passion, seule condition pour y trouver de la joie et irradier autour de soi du bien-être.]
Un RSA vaut-il ce grand gâchis pour la Musique, cette Maman, son fils, la société au sens large...?