19 Juillet 2016
Le petit d'homme a cette particularité (comme beaucoup de mammifères si ce ne sont les cétacés) de naître complètement dépendant. Laissez-le dans la jungle, il mourra. Sauf si vraiment Baloo passe par là. Mais la probabilité reste assez faible.
Alors là on se dit fastoche. Ce joli nouveau-né a uniquement besoin que je lui donne régulièrement à manger et que je lui nettoie les fesses tout aussi souvent.
D'accord, allons-y, confions ce bébé à un robot qui remplira ces fonctions avec beaucoup de précision. Il deviendra psychotique -l'enfant- (ou pas loin s'en faut). A moins que Lorena A Hickok passe par là. Mais...
En fait, et je l'ai déjà évoqué, un petit enfant a besoin de soins primaires mais aussi d'amour, d'affection, d'empathie... Mais, désolée, là encore, ça ne suffira pas.
Il y a autre chose. Un enfant a besoin de stabilité :
- c'est à dire un lieu de vie stable (vous avez le droit de partir en vacances, la communauté scientifique a validé -grade A-). Nombre familles sont hébergées par le 115. C'est à dire, ne savent pas où elles dormiront le soir. La seule chose que l'on peut alors conseiller est de garder toujours un même lit parapluie pour le petit enfant. Son refuge.
- c'est à dire un mode de vie stable. On vit le jour ou la nuit. Pas alternativement. Vraiment, là on n'est pas très exigeant, des repères de base.
- c'est à dire des parents fiables. Dont la réponse est prévisible.Et là, la pathologie psychiatrique rencontre la parentalité.Et ça, croyez-moi, c'est compliqué.
Un parent très malade ne pourra pas répondre à son enfant de façon stable, même avec tout l'amour immense qu'il lui porte.
Les enfants ont des ressources propres plus ou moins importantes, c'est ce qu'on appelle résilience et qui peut les aider. Les enfants ont aussi, souvent, un entourage bienveillant qui peut les aider.
Mais ma courte expérience me tendrait à dire qu'un suivi en pédopsychiatrie préventif trouve ici toute sa place...même si c'est trop dur... que ça renvoie au parent sa maladie en pleine figure.
Et non, les psychiatres ne rendent pas fous. Les fous ne rendent pas psychiatres non plus d'ailleurs. Il y a juste un biais de sélection.