Jamais deux sans trois

Tu vois sur la fiche:

Mère : médecin. Père : étudiant en thèse de chimie.

Adresse : Immeuble haussmannien de la classe.

Ils viennent de devenir heureux parents de triplées.

​Au premier abord, ça t'attendrit. C'est trop mignon.

​Et puis ta collègue puéricultrice leur rend visite au domicile pour proposer de répondre à leurs questions, à leurs angoisses. C'est vraiment chouette la PMI. On propose plein de trucs gratuits que les gens croient que c'est pas pour eux alors que ça pourrait très bien l'être.

​Bref. Elle revient. Et me raconte. Ils vivent dans une chambre de bonne de neuf mètres carrés (même pas Carrez). Les toilettes sont sur le palier. Une odeur épouvantable d'humidité. Trois trucs de puériculture qui se battent en duel (truel?)

​Cela va sans dire, on s'arrachera... mais on trouvera trois places en crèche.

Bah oui. Le choc est plus rude encore quand on a des préjugés.

Je vous avais promis de vous reparler de la misère des quartiers chics. On se garde pour la prochaine fois les esclaves modernes, les 115, les vilains petits canards de familles richissimes, les carences affectives de familles nombreuses, ad libitum.