19 Mars 2017
Quand j'ai commencé à sévir, j'étais encore plus extrémiste. Waouh, pensez-vous.
Empathique, compatissante, compréhensive mais intransigeante. On ne peut pas fumer pendant sa grossesse! On ne peut pas manger des éclairs à la pistache quand on est diabétique! On ne fait pas de cododo avec son bébé!...
Et puis j'ai vieilli. Et plus ça va. Plus je ressemble au Dr Brunel. Notre médecin de famille. Celui qui disait à ma mère: ''Oui votre fille a la peau sèche. Oui vous pouvez la tartiner de crème hydratante. Ça vous occupera''
Je ne sais pas si c'est de la lassitude, de la blasitude, de l'imbravité ou de la bonsensseté...
C'est en tout cas, le refus de la lutte. L'acceptation des compromis. Et la mise en confiance par l'écoute empathique. Surtout, j'ai appris que les patients sont des vrais gens. Qui ont une vraie histoire. Que si cette nicotine ou cette bombe à glucose est fondamentale pour eux, elle est fondamentale pour eux. Que mon référentiel n'est certainement pas le même que le leur. Et qu'une cascade d'effets secondaires pas forcément bénéfiques pourrait découler. A l'école des docteurs, on nous apprend que nous sommes les sachants. L'humilité nous vient des confrontations à nos propres erreurs médicales.
Qui suis-je pour donner des leçons à ces vrais gens qui ont une vraie histoire (et qui en savent plus que moi. Amical mais peu confraternel salut à DoctissOrpi ou truc du genre) ?
Heureusement ou pas, il me reste quelques sujets de rigidité...vous l'aurez déjà compris : la vaccination, les colliers d'ambre, le couchage dorsal, et les trotteurs et ...et...et...OK. Bon. Plein.
Quand même pardon à ceux qui m'ont subie et subissent encore ma face dictatoriale mais merci à ceux-là mêmes de m'avoir instruite.
C'est aussi ça, la formation médicale continue...les rides qui se creusent...