13 Avril 2017
Avion de l'aller : ''Un passager nécessite un avis médical. Y aurait-il un médecin parmi vous qui pourrait se manifester auprès du personnel de bord? Merci pour votre coopération''.
Coup de coude à marichéri-doc : ''Vas-y toi. Moi c'est les enfants. J'y connais plus rien aux douleurs thoraciques (NDLR : Ça ne peut être qu'une douleur thoracique. Ou une menace d'accouchement. Bon bah tu m'appelles si tu me sens concernée, hein?)
Oui bah moi je veux pas porter toute seule la décision de faire amerrir un Boeing. Gloups quand même.
D'habitude je suis très féministe et très revendicatrice de mon égale condition. Mais bon là. Je veux bien que ce soit lui. Hé.
Bref le temps qu'on se toise, deux samu-istes s'étaient déjà faits connaître et un PatPelloux-like avait déjà twitté quatorze fois l'événement en cours.
Finalement, on n'a pas amerri. Ça devait être un accouchement. Oh ça va. (smiley sourire à pleines dents)
Avion du retour : Marichéri a eu sa vengeance. On n'était pas assis dans la même allée. Lui bien installé près du hublot.
Moi derrière mamanPMI, seule avec ses trois enfants de, environ, six, quatre et zéro an.
Quand je dis MamanPMI ça n'a rien de péjoratif!
Juste une maman que l'on aurait bien aimé avoir pu aider avant et maintenant. Complètement passive. Déprimée?
Zéro-an n'a pas moufté pendant huit heures de vol. C'est long pour un bébé de zéro an, huit heures sans moufter. C'est long et c'est pas bon signe, par chez nous.
Quatre-ans était très beau et avait d'évidents troubles de la relation. Pour me dire bonjour, il s'est retourné, m'a mis le doigt dans l'oeil, gentiment. Sans agressivité. Sa façon à lui d'entrer en communication.
Six-ans semblait étonnamment mature et adaptée à l'inexistence de sa maman.
Bien sûr, le personnel de bord a suppléé : En installant les grands devant un écran. (Comment l'en blâmer?) En proposant de faire chauffer un biberon que la mère n'avait pas pensé à donner. En demandant subtilement si la mère avait des couches car zéro-an n'avait toujours pas bougé après six heures de vol.
MamanPMI ne s'arrêtait pas. Elle faisait escale puis reprenait un autre vol. Elle avait été escortée en entrant dans notre avion. Je ne l'ai pas revue ensuite dans l'aéroport.
Je ne saurai jamais. Mais je me suis sentie rassurée (à tort?) en voyant que ses carences avaient été repérées.
C'est bouleversant quand on est acteur de l'étayage. Mais au moins on a alors l'impression d'aider un peu (à tort? Encore!)
Quand on est juste spectateur, c'est bouleversant et terriblement clivant.
Tous ces oisillons que l'on aimerait aider. Tous ces parents que l'on voudrait pouvoir soulager. Mais le veulent-ils seulement? Le peuvent-ils seulement?
Finalement, je ne vaux guère mieux que PatPelloux-like. Je blogue. Après un temps de réflexion qui me nettoie l'âme.
Certes.
Mais pas plus.