T'es pas ma mère!

Je nourris un rêve.

Celui d'adopter un enfant.

Mais j'ai peur.
Une peur rationnelle, liée à mon vécu professionnel.

Une collègue disait l'autre jour : "On ne peut pas adopter un enfant par pitié. Ni par altruisme. Ni par regret de ne pas en avoir eu (du tout ou suffisamment)".

Je ne suis ni de l'une catégorie ni des autres. Je suis de ceux qui souhaiteraient viscéralement adopter un enfant.
Je ne sais pas d'où cela me vient.
Juste une évidence. Pas mon rôle. Mais ma place, quoi.

Mais j'ai peur.

Ma profession me place face à des situations critiques d'adoption. Ma lorgnette est déformée par mes observations de déchéance familiale.

Des enfants adoptés en souffrance. Que l'on ne parvient pas à apaiser.
Des enfants biologiques déstabilisés.

Des enfants adoptés qui deviennent parents à leur tour et que cela bouleverse. Trop protégés. Trop "lepauvreavecsonpassé-és". Comment peuvent-ils parvenir à une autonomie sereine?

Des parents adoptants impuissants à jouer leur rôle de grands-parents, trop pleins de leur échec de parentalité à génération moins une.

Je ne sais pas. Je réfléchis encore.