18 Juin 2017
Passés aux urgences pédiatriques le week-end dernier [pour un problème bénin mais insoluble ailleurs à cette heure-là], nous sommes revenus avec une perle de vignette clinique ou sociolo-triste.
Bien sûr, un samedi soir, il y avait au moins douze mille tout-petits qui attendaient. Fièvre, diarrhées, vomissements, douleurs...
Et puis une jeune fille de treize/quatorze ans a été amenée par les pompiers. Ivre.
Donc, il a fallu s'occuper d'elle. Pour éviter le coma, le scandale, le vomi sur les murs décrépis...
Et les autres ont attendu. Spectateurs ébahis.
Instables hémodynamiques? Les bébés, merci de la mettre en sourdine dix minutes. On a autre chose à gérer.
La jeune fille a des parents. Qui sont arrivés. Très classes, les parents. Pas trop trop surpris. Presque même l'air blasé. Mais très très chics.
Aujourd'hui, je me demande si, devant l'inéluctable évolution (révolution? involution ?) sociétale, cette règle arbitraire ne devrait pas être révisée...
Car quinze ans et trois mois est la limite.
Au-delà, elle serait directement descendue aux urgences adultes. Voir si le loup y était.
On aurait bien aimé falsifier sa date de naissance. À cette pauvre petite fille riche.
L'immaturité devrait devenir un critère d'accès prioritaire aux urgences adultes.