16 Août 2017
OK. Bon. Je vous raconte.
Ma première expérience de protection de l'enfance.
À l'époque, je faisais des remplacements en cabinet de ville.
Je ne connaissais de la protection de l'enfance que ce que j'en avais appris à la fac.
Autant dire : rien.
Ou si peu.
Et puis un petit garçon est venu accompagné par sa mère pour je ne sais plus quel motif passionnant de consultation. Inconnus du cabinet jusque là.
Lorsqu'il s'est déshabillé, j'ai vu sur son corps des hématomes d'âge différent. Sur des endroits du corps inhabituels.
Il avait cinq ans. Je savais très bien, sans être encore mère, qu'on se fait des bleus à cinq ans. Mais pas au milieu du dos. Mais pas sur l'arrière des cuisses...
À cela, aucune explication vraiment vraiment claire de la part de la mère.
Je lui ai dit que ça me préoccupait. Que j'allais me mettre en lien avec le pédiatre qui suivait son fils et que je la recontacterai si besoin.
J'ai appelé le confrère. Il m'a dit que cette famille était bien connue de lui. Et qu'il n'y avait aucune forme d'inquiétude à avoir.
Vous voyez. Je m'en souviens encore. C'était ya plus de dix ans.
Je suis encore persuadée aujourd'hui que cet enfant subissait des coups.
Et je n'ai finalement rien fait.
Un enfant sur dix est victime de maltraitance (physique ou mentale ou les deux).
Pourquoi les médecins sont-ils si scandaleusement peu formés ?