Battre à faire hurler de douleur

Je ne suis pas Leïla Slimani. Loin s'en faut. On est d'accord. 

Mais elle, est assistante maternelle agréée.

Elle garde un petit homme de vingt-sept mois. Elle l'aime bien. Il est mignon. 

Un soir, aux urgences, ses parents arrivent, paniqués. Ils ont retrouvé leur fils dans cet état. En sortant de chez son assmat. 

Un hématome de vingt centimètres d'une fesse à l'autre. Bleu roi. 

Les parents sont interrogés séparément.

La colère du père interpelle les médecins.

Il voudrait tuer la nounou ! 

N'est elle pas légitime, cette violente animosité ? 

N'est il pas adapté d'avoir des idées meurtrières, dans ce contexte ? 

Et puis. Leur fils leur est rendu. La brigade des mineurs va enquêter. Les parents pas tout à fait disculpés. Mais pas du tout inculpés non plus.  

En ce moment, c'est un peu dur pour l'assistante maternelle. Financièrement. Son mari est au chômage. Ils vivent sur un seul salaire. Elle doit tenir le coup. Malgré cette foutue polyarthrite qui la ronge.

Pourtant. Ce canapé. Il le lui avait promis pour Noël. Celui en tissu beige clair. Avec des accoudoirs en bois verni et des coussins assortis. 

Elle est contente. 

Ils se le sont offert.

Tant pis. Le réveillon sera un peu moins fastueux. 

Mais, de toutes façons, ils ne seront que tous les deux au dîner.

Après une énorme dispute, leur fils est parti vivre loin. Et sa mère, à elle, est décédée le mois dernier. 

L'enfant de vingt-sept mois a joué. Avec ses feutres. Il n'aurait pas dû. Ce n'était ni l'endroit. Ni le moment. 

Là...

Là...

L'animosité ne peut certainement pas être légitime.

La violence de la colère est parfaitement inadaptée.

On pourra lui chercher toutes les excuses du monde.

Aucune.

Aucune ne sera jamais valable.