Le monde parallèle de l'hôpital

Hasard des formations, j'étais aujourd'hui dans un grand hôpital pédiatrique. 

Quand on travaille à l'hôpital, tout devient banal. 

Le tout-petit avec son doigt qui pendouille, la faute à la portière du 4×4 de Papy. 

La petite fille jolie à la chevelure de paille, stigmate d'une chimiothérapie que c'est pas tolérable des maladies pareilles chez des enfants. 

Le petit homme bouffi et poilu de traitements antirejet de sa greffe de rein. 

Tout cela n'est pas banal du tout en vrai. 

C'est le monde parallèle de l'hôpital. 

C'est le monde parallèle de l'hôpital qui nous ouvre les yeux sur notre bonheur de n'avoir mal nulle part, d'avoir des enfants plein de cette vitalité qui fait râler de devoir aller à l'école...

On ne se déshabitue jamais vraiment de l'hôpital.

Et ça reste un peu "chez nous"... 

Mais moi, je n'aurais pas pu y travailler toute une vie.

Je n'aurais pas eu la force et puis... J'aurais eu trop peur que mon empathie s'émousse... Que l'insupportable devienne la norme et s'oublie dans des flots de lassitude... 

Toute mon admiration pour celles et ceux qui ont ce courage ! Bisous les collègues !