C'est l'heure de la belle histoire du soir !

Il était une fois une jolie petite fille. 

À trois ans, elle savait tout juste marcher. Elle ne disait pas encore d'autres mots que "Ma". Elle ne se séparait encore jamais de ses couches de nuit, ni de ses couches de jour. Elle jouait beaucoup mais toute seule. Surtout à faire rouler des ballons. Elle commençait à peine à manger sa purée en autonomie. 

Alors, elle ne pouvait pas entrer à l'école. Pas tout de suite. 

Elle est restée une année supplémentaire en crèche. 

Et depuis, bah, elle fait plein de progrès grâce à tous les bons soins qu'elle reçoit ici et ailleurs. 

Bon, elle reste quand même décalée par rapport à ses pairs de crèche, d'un an plus jeunes, (pourtant).

Ses pairs qui l'aiment comme si de rien. Un peu plus que si de rien, peut-être, quand même. 

À cet âge, pas de place pour la discrimination ! Ou alors positive, à la rigueur ! 

Pas touche à notre pote précieuse ! 

Et puis il y a ces liens forts d'amitié qui se nouent.

Cette autre petite fille. Tout bien comme il faut. Une cervelle pétillante et des regards assortis. 

Elles s'adorent toutes les deux. Bien sûr, leur amitié s'exprime différemment d'une banale autre.

Mais elle est palpable, cette tendre complicité.

Et il y a eu ce jour où la maman de petite fille 'Tout bien comme il faut' a dit à la maman de petite fille 'Ça va aller, ça va aller' qu'elle voulait l'inviter à jouer. Parce que petite fille 'Tout bien comme il faut' n'arrêtait pas de le réclamer. 

Et ça s'est passé. 

Un samedi après-midi ensoleillé. 

La normalité s'est dessinée. 

Tout le monde en est ressorti grandi. 

Surtout nous ! De notre place de spectateur émerveillé.