Je n'ai pas le monopole de la réflexion. Et bah non.

Je vois en consultation cet enfant charmant avec ses deux parents.

Ils viennent toujours tous les deux. Car ils se complètent. Physiquement, je veux dire.

Ils sont handicapés. Il leur faut leurs quatre mains et ainsi ils s'en sortent hyper bien!

 C'est dur mais, la vache! ils en veulent.

Sauf que là, un an après la naissance de leur bébé, ils me disent qu'ils pensent au deuxième.

Alors, avec mes idées toutes faites, mes peurs et mes doutes, je leur dis de ne pas se précipiter non plus, quand même. Que ça fera le double de couches à changer, de repas à donner, de poids à porter, tout ça, tout ça.

Et là, bah, je me suis pris deux claques. La première violente et la deuxième terrassante :

"Vous croyez qu'on n'y a pas réfléchi ?"

"On ne sait pas comment notre handicap va évoluer. Notre temps n'est pas le même que le vôtre."

Le tout répondu avec douceur. Sans agacement.

Wa-ouh.

C'était ça que je voulais vous raconter.