18 Novembre 2018
J'étais presqu'arrivée au centre de PMI où je devais consulter, ce matin-là.
Pause au feu rouge.
Pied à terre.
Je m'arrête près d'un autre cycliste.
Pareil que moi, sauf que :
- C'est un homme.
- Il a la classe. Costume. Chaussures cirées. Mèche coiffée.
- Il n'a pas de casque. Bah non. Mèche coiffée.
- Il transporte avec lui un enfant. De 2 ans on dirait. Qui n'a pas de casque. Non plus. Un siège-enfant de la classe (assorti à papa) avec renforts latéraux chromés. Mais pas de casque (assorti à papa. Aussi).
Souvent, je ne dis rien.
Mais là. Il met cela sous mon regard. Cet accident qui pourrait arriver. Ne serait-ce que le vélo tombant à l'arrêt. BOM! Le bruit sourd du petit crâne sur le bitume.
Mais là. Je suis à J7 d'un accident automalvécu. Avec un casque. Pourtant.
Mais là. Je me sens citoyenne. Je me sens professionnelle de la petite enfance. Je me sens défenseur des droits de cet enfant. Je me sens porte-parole de la loi. Je me sens projetée dans un avenir dramatique pour ce superbe petit-garçon...
Alors je lui dis un truc. Un truc violent. J'avoue.
Je lui dis que ce 'doit pas être facile pour un père. De ne pas aimer son enfant. Au point de ne pas lui mettre de casque.
Il n'a pas aimé. Ma réflexion non plus.
Il n'avait pas l'air d'aimer grand chose. Ce papa.