20 Novembre 2018
Encore une expérience incroyable!
L'autre jour, j'ai eu la chance d'assister à une journée de travail des magistrats d'un Parquet des mineurs.
Pour chaque mineur en garde à vue, un appel au Parquet pour savoir ce qu'il doit advenir de son cas.
Pour chaque mineur nécessitant un placement en urgence, là encore, c'est au Parquet que cela se décide.
Pour chaque mineur victime, mêlé à des violences conjugales, le Parquet est sollicité.
Qu'ai-je retenu de cette journée passionnante?
1/ que les magistrats sont des êtres vivants humains. Pareils quoi. Comme nous. Pas des icônes.
2/ que ce 'doit pas être facile d'être stagiaire de troisième mais que ça l'est encore moins quand on a 39 ans.
3/ que les mineurs dont il s'agit ont essentiellement entre 12 et 25 ans.
(Peu de tout-petits hors placement en urgence ou enfant spectateur de violences conjugales)
4/ entre 12 et 25 ans? Eh oh! On est mineur entre 18 et 25 ans?
Non. On n'est pas mineur au delà de 18 ans. Mais les jeunes dont il s'agit connaissent très bien la loi et savent qu'elle leur est plus favorable en deçà de 18 ans. Aussi ont-ils la tentation de se déclarer plus jeunes qu'ils ne le sont en réalité. Des mijeurs, comme on dit au Parquet.
Les empreintes digitales les confondent parfois.
L'âge osseux aussi. Avec ses limites.
Leur bouille plus-du-tout-pouponnes surtout. Mais il paraît que c'est subjectif.
Des majeurs se déclarant mineurs.
Des majeurs qui n'ont pas vraiment eu les bases nécessaires pour grandir droits.
Des majeurs qui se réclament mineurs. Leur immaturité contraste avec la violence des actes parfois commis :
Des coiffures colorées qui permettent de les reconnaître à mille lieues et entre mille.
Des demandes provocatrices en garde-à-vue... Comme... Réclamer un plat végétarien.
Des mensonges de gamins... Comme s'il était crédible que le portable volé à l'arraché, l'ait été pour l'offrir à une tante très malade.
La recherche de limites... qu'ils n'ont jamais eues.
Mijeurs, ils le sont réellement.
Majeurs dans leur enveloppe.
Mineurs dans leurs besoins.
On ne peut que se demander où le système de protection de l'enfance pêche pour que tous ces jeunes errent sans construction psychique solide.
Des limites ! Désormais il n'y a plus que la loi pour leur donner un cadre. Et un avenir?