7 Février 2019
On se retrouve régulièrement entre collègues pour des réunions formalisées. En particulier, pour échanger autour des situations difficiles de protection de l'enfance.
Comme en staff médical, souvent, l'on plaisante... comme pour humaniser le propos.
S'il est possible.
Aujourd'hui, cela n'a pas été possible. Le silence s'est fait. Un silence vide. De sens. Un silence plein. De bouleversement, de profonde tristesse.
Ce n'était pas long.
Notre collègue nous a juste raconté.
Une visite à domicile.
Un enfant de 2 ans 3/4. Inconnu de nous jusque-là.
En vase clos avec sa mère si fragile, si fragile, depuis 2 ans 3/4.
Tandis qu'elle discutait avec la mère, l'enfant reste immobile et silencieux. Puis il sort de la pièce.
En fin d'entretien, notre collègue l'imagine endormi dans son petit lit. Car aucun bruit n'est venu perturber l'entretien des deux femmes.
Elle propose d'aller voir l'enfant.
Elle le trouve allongé, éveillé, pleurant en silence.