27 Mai 2019
- Il faut que tu apprennes à dire non.
Souvent, mes bienveillantes collègues m'invitent à m'endurcir. Elles ont raison. Elles me connaissent bien. Et je les adore.
Elles y reviennent souvent lorsqu'une famille arrive en retard pour son rendez-vous à la PMI. Et que, quand même, je les accepte.
C'est sûr. Ça décale tout le monde. Pas seulement moi. Elles aussi. Et c'est pas trop sympa pour personne.
Mais pourquoi les accepté-je donc ?
D'abord, parce que, si on se bat en duel de retard, eux et moi, je les terrasse largement.
Ensuite, parce que je pars du principe qu'ils sont venus. Et que donc, ils ont un besoin. Ce peut être un besoin très pragmatique de vaccination. Ce peut être une angoisse, une question, un constat qui les envahit. Et je les laisserais repartir avec leur petit fardeau irrésolu ?
Enfin, ce retard peut être un signal d'alerte en soi : "Regarde, Doc, comme je suis débordé(e) ! Je n'arrive même pas à arriver à l'heure à la consultation."
Vendredi, mon empathie envahissante m'a donné raison. Trente minutes de retard : ils avaient fait 1h30 de trajet pour venir à nous. Ils ont déménagé tout là-bas mais souhaitent poursuivre le suivi dans leur port PMIsque d'attache.
Si je les avais refusés... mais je n'aurais pas pu dormir 43 nuits durant...