Je le sais pourtant. Que je ne sauverai pas le monde entier.

Histoire de bus.

Un père titille sa fille de 4-5ans.

Il l'appelle, la tapote, lui fait des grimaces.

La mère s'offusque : "Laisse-la tranquille !"

Le père persiste : "J'aime bien la faire chier" (sic)

La mère lève les yeux au ciel.

La petite fille jolie boude et commence à chouiner. 

Papa rigole et lui dit avec force ar-ti-cu-la-tion : "Excusez-moi ma-de-mois-elleuh. Ça fait d'ailleurs 25 fois que je m'excuse aujourd'hui. Excuse-moi 26. Excuse-moi 27. Excuse-moi 28(...)"

Jusqu'à 40...il a continué jusqu'à 40. Et il riait. Il hurlait de rire.

Je ne sais pas si je raconte bien ce supplice, subi par nous tous, passagers spectateurs. 

Mais supplice de rien, à côté du drame vécu par ce petit être jolie si fragile. Ses larmes ont jailli.

La mère a ponctué : "Voilà. T'as gagné. T'es vraiment grrrrrr." Et ils sont descendus à l'arrêt suivant.

Je me souviens avoir pensé : "Il faut que je dise quelque chose. Il faut que je dise quelque chose..."

Sidération. 

Je n'ai trouvé ni les mots ni la force.

Petite fille hante mon esprit depuis.

Pourvu que quelqu'un vienne en aide à ce trio en grande grande difficulté.

Merde alors.