20 Mai 2020
Avant, je ne posais pas suffisamment la question.
"Et vous êtes excisée, vous, Madame ?"
Maintenant, elles me racontent.
"Il y a deux mondes.
Celui des traditions.
Et celui de la volonté de changer.
Si tu refuses l'excision de ta fille, dans les campagnes, on te prend pour une index-tapoté-sur-la-tempe.
Dans mon pays d'origine, on le fait très tôt. Ils disent qu'ainsi l'enfant n'a aucun souvenir."
Aucun souvenir ?
Pour une mutilation qui marque une vie entière ?
"Une dame vient dans les maisons.
Et elle fait ça avec un couteau. Et ça saigne beaucoup.
Pour ça aussi, on fuit le pays."
J'arrête là.
C'est insupportable.
Continuer à poser la question. Pourtant.
Si ce n'est pour elles... pour leurs filles.