11 Septembre 2020
(Pour Sylvie J. Puéricultrice de merveille et réciproquement)
En ce moment.
Je ne vous le cache pas. Au travail. C'est dur dur.
Plus rien à voir avec le travail de d'habitude. Qui est mis en sourdine.
Pourquoi ?
Parce que, par ici, les médecins de PMI sont référents médicaux pour les crèches.
Et que, dans les crèches, les cas contacts et les cas index se multiplient.
Lobotomisation coronavirale.
Bref.
Ce soir, en partant du boulot :
Appuyé sur mon vélo attaché au pied de l'immeuble, un homme soixantenaire chic démuni et digne, dévore un plat chaud de la soupe populaire voisine.
Je lui demande pardon de l'embêter mais je vais détacher mon vélo merci beaucoup désolée hein.
Il trouve mon vélo vraiment très beau. Le vélo de Bourvil. C'est ça, hein, mademoiselle ?
Oui et la bicyclette de Montand.
Non non le vélo de Bourvil.
Ah d'accord oui le vélo de Bourvil.
Il me demande de quelle marque il est donc.
Decothlan.
Wouah ! Il est en titane ?
Alors...presque oui.
Ils font de beaux vélos maintenant pour le Tour de France. Vous trouvez pas mademoiselle ?
Si si c'est sûr mais là je dois y aller parce que je n'ai pas mes lumières et que la nuit tombe.
Ah oui. Allez y vite. Mais il faut bien retenir que la lumière n'éclaire que celui qui la tient. Comme disait Confucius. Il faut bien retenir ça. Hein. Mademoiselle.
Bah à moi, cette conversation a fait beaucoup de bien.
Je sais pas encore ce que je vais faire de ces jolies paroles mais ça m'a fait beaucoup bien.
Par l'humanité et la bonté qu'exhalait sa folie douce. À cet homme chic démuni et digne.
L'absurde qui remet sur pied.