5 Mai 2021
Je change de poste. C'est mon choix. Je suis contente de la nouvelle route qui s'ouvre.
Mais...
Cela signifie la fin de suivi des familles connues depuis plusieurs mois.
J'avais vu cette mère et son bébé plusieurs fois. Elle s'était montrée chaque fois assez fermée.
Répondant à mes questions laconiquement, de la tristesse et de la lassitude dans le regard.
Je l'ai revue. On savait, elle et moi, que c'était la dernière fois et qu'un autre médecin allait prendre le relais.
Elle m'a dit comme ça : "Je commençais à m'attacher à vous."
Flots de larmes ravalées. Prends toi ça dans ta face de médecin de PMI soit-disant bienveillante.
Cette mère a fui les violences de son pays.
Elle a trouvé d'autres violences sur sa route migratoire. Et puis d'autres violences encore, arrivée en France.
Elle navigue de lieu d'hébergement en lieu d'hébergement.
Et dans cette insécurité, s'ajoute ce nouveau sentiment d'abandon...
Heureusement, la PMI est une équipe. Pas d'inquiétude sur la continuité de la prise en charge !
Et on se garde chacune dans un coin de notre cœur.