Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Stéthoscope en compote

Humeurs d'un médecin de PMI, mère et femme à ses heures

Ça suffit. Oh !

Ça suffit. Oh !

Un jeune couple. Premier bébé.

La mère allaite sa merveille d'enfant.

Il a un mois, cette beauté toute neuve, quand je les rencontre pour la première fois.

La consultation se déroule et, à un moment, ils me disent :

- Oui alors vous voyez comme il va entrer en crèche en septembre. On se demandait si on pourrait pas. Enfin si c'est pas trop grave. Enfin si c'est la bonne décision selon vous. Enfin on ne veut pas être de mauvais parents. Enfin on veut le meilleur pour notre enfant. Vous voyez.

- Dites-moi. Dites-moi. Si je peux aider...

Eux. Dans un souffle. Les yeux pointant le bout de leurs chaussures :

- Le sevrer et passer au lait infantile. Pardon. 

 

A quel moment. Cette société. Impose aux gens. Des choix qui n'en sont pas.

Bien sûr que l'allaitement maternel est formidable et apporte mille bienfaits.

Mais on ne le dira jamais assez... Mieux vaut un biberon donné avec sérénité qu'un sein proposé sans vrai choix. 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Comme vous avez bien raison !<br /> Comme c'est attristant,injuste et indigne de culpabiliser de nombreux parents, d'autant plus qu'ils sont dans une période de grande fragilité,avec beaucoup d'incertitude et qu'ils tombent facilement dans la culpabilité.<br /> <br /> Impossible de compter les nombreuses fois, chaque année, où j'ai prononcé votre dernière phrase.<br /> <br /> Les motifs sont très nombreux. Sans pouvoir tous les répertorier, on peut citer :<br /> 1) la maman qui ne souhaitent pas allaiter, parce que les gens ne propose pas de sortir au moment de l'allaitement et qu'elle ne veut absolument pas montrer sa poitrine. C'est la plus facile à convaincre qu'elle a bien raison. Il suffit de lui rappeler qu'un bébé perçoit la plupart des émotions de sa maman, donc qu'il ne se sentira pas bien si elle l'allaite, alors qu'il sera heureux et épanoui si elle lui donne un biberon en lui parlant et en lui souriant.<br /> 2) la maman qui ne souhaite pas ou qui ne peut pas allaiter, mais qui en veut au corps médical ou aux sage-femmes, parce qu'on a essayé de la culpabiliser ou qu'on l'a blessée. Il faut à tout prix restaurer la confiance et tout de suite. <br /> " Qui est la maman ? C'est vous ! Donc, c'est vous qui décidez et personne d'autre ! Une fois que vous avez fait votre choix, je suis là pour vous aider avec quelques astuces et pour vous rassurer". La maman reste un peu sur ses gardes mais commence à se détendre. II suffit alors d'énoncer la dernière phrase de votre article et la maman abandonne toutes ses défenses. Non seulement elle est soulagée, mais en plus vous avez apporté de l'eau à son moulin avec un argument choc (qu'elle pourra utiliser à son tour). Elle commence à vous faire confiance. Ouf ! Elle n'hésitera pas à vous poser des questions si elle a besoin d'aide<br /> 3) la maman qui voulait allaiter, mais qui n'a pas eu assez de lait ou dont la montée de lait s'est pratiquement tarie. Elle est frustrée et culpabilise (souvent elle pense qu'elle n'est pas capable d'apporter ce qu'il y a de mieux à son bébé et que celui-ci va en pâtir). Il faut ôter cette culpabilité, en transformant cette situation."honnêtement, en voyant comment vous regardez votre bébé et comment vous lui parlez, j'ai envie de vous confier un secret. Ce qui compte ce n'est pas le lait, mais la façon dont on le donne. Prenez le temps de vous installer bien confortablement pour donner le biberon et parlez à votre bébé , souriez lui, racontez lui ce que vous voulez en souriant et vous aurez progressivement un petit miracle qui se mettra en place : vous aurez établi la relation mère-enfant ! En plus ce sera du solide et de la qualité "rolls-royce". La maman respire mieux, une porte vient de s'ouvrir, elle peut faire encore mieux que de donner du lait maternel à son bébé, progressivement un gros poids s'envole en quelques jours.<br /> 4) la maman qui a débuté l'allaitement, mais qui après 1 ou plusieurs mois, se trouve dans des conditions difficiles ou pas du tout pratiques pour poursuivre l'allaitement (comme dans votre article).<br /> C'est peut-être un peu plus facile que dans les autres cas. D'abord, on rappelle qu'un biberon donné en étant détendu et en parlant au bébé, c'est le plus important pour son développement, puis finir avec l'argument de la fabuleuse mise en place de la relation mère-enfant. La conversation a été transportée sur un autre terrain, le choix entre lait artificiel ou lait maternel devient un problème mineur, comparé à la fabuleuse aventure de la relation mère-enfant.<br /> <br /> Bien sûr., ce n'est pas toujours aussi simple et il n'y a pas de "recettes" qui marchent à tous les coups. Il faut beaucoup improviser et non pas sortir un discours préparé.<br /> Il faut laisser parler, montrer que l'on est attentif (" je vous comprends"; "Ah, ça m'intéresse ce que vous dîtes, j'aurai un truc intéressant à vous dire là-dessus tout à l'heure, mais d'abord je vous laisse parler. Allez-y, continuez, je vous écoute".<br /> Même si l'on a l'impression de bien expliquer, il est souvent utile de s'arrêter à une ou plusieurs reprises pour dire " je ne sais pas si je suis clair dans mes explications, n'hésitez pas à me le dire, je recommencerai avec d'autres mots et plus clairement". Les parents perçoivent qu'ils sont pris en considération et respectés, du coup on est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus convaincant.<br /> <br /> Quelle satisfaction, au cours des consultations suivantes, de voir une maman épanouie, et....un bébé qui vous sourit quand vous lui parlez !<br /> Cerise sur le gâteau, vous avez gagné la confiance de la maman ou des parents, ce qui souvent simplifie les consultations ultérieures.<br /> <br /> PS : ce commentaire étant trop, il était hors de question d'aborder d'autres avantages de "l'allaitement artificiel" : la joie et le bonheur pour un papa de pouvoir donner un biberon (et d'établir une relation père-enfant) et la possibilité pour la maman de pouvoir souffler ou se reposer quand le papa donne le biberon, etc, etc,
Répondre
K
Merci merci pour votre fidélité et ces partages d'expérience toujours si riches et doux !
T
Oups, il manque un mot dans le post sriptum. Il faut lire "ce commentaire étant trop long".