Peut-être pas Psiderman. Mais au moins son frère.

D'habitude. Pour les grands. Après les vaccins. J'ai toujours un petit cadeau à donner. Des gommettes. Souvent.

Mais là. Ce matin. Je n'avais plus rien à offrir dans mon tiroir du bonheur.

Ça tombait mal. C'était justement ce matin que je recevais Lyess pour un vaccin. Lyess et moi, on se connaît bien. Et Lyess est fan de Psiderman. Impossible de ne pas me le rappeler.

Mais Lyess a un très mauvais souvenir de la dernière fois, quand je lui ai déjà fait une piqûre.

C'était pas du tout sa première. Mais cette fois-là, il a fait une moche réaction. Avec de la fièvre et très mal au bras. Comme ça arrive quelquefois.

Alors. Quand il est venu. Ce matin. Il était paniqué. 

Collé à sa maman du haut de ses 5 ans. Lui, d'habitude si enclin au débat d'idées sur les super pouvoirs de toile d'araignées, dans le cabinet de consultation.

Bref. A force de bulles et de chansons. Le vaccin a été fait.

Oui mais.

Je n'avais plus rien à lui offrir pour le récompenser de tant de courage. Lui qui avait réussi à dompter sa trouille viscérale.

En désespoir de cause, je décidais de lui donner l'un de ces diplômes de "Super-héros". Cédés par je ne sais quel labo éconduit qui avait réussi à mettre, quand même, le pied dans la porte. Diplômes délaissés sur le bureau depuis des mois. Considérés comme une odieuse atteinte à ma conscience écologique. 

A tort. A tort :

J'en ai fait des tonnes. J'ai dit : je vais prendre mon plus beau stylo. Je vais écrire de ma plus belle écriture (effort réel) ton nom et ton prénom. Et personne. Tu m'entends PERSONNE ☝️. Ne pourra jamais douter du courage que tu as eu aujourd'hui. 

Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi souriant. Lyess. En repartant. Aujourd'hui.

Il était devenu. Le frère de Psiderman. Un peu.