4 Février 2017
Non mais la panique.
Je vous jure quand ça arrive, on est dévastés d'effroi.
Notre aînée, aux alentours de deux ans et demi, s'est mise à parler avec un certain Blabla (oui bien sûr. Rétrospectivement Blabla ça fait blabla. Ça fait un peu je te raconte des carabistouilles, Maman. Mais sur le moment, on n'analyse rien. On est juste submergés d'angoisse).
Elle s'asseyait sur une moitié de chaise pour laisser la place à Blabla. Elle nous reprochait de lui avoir marché sur le pied, de ne pas lui préparer à manger. Elle lui parlait, aussi, bien sûr, le soir, le matin dans son lit, partout, tout le temps. Alors si Blabla avait été une peluche, un vieux bavoir, une couche usagée, on aurait mieux compris. On se serait rassurés en parlant d'objet transitionnel.
Mais là. Là. Blabla n'était juste rien.
Encore, c'était pas grave à ce moment-là. Parce qu'ensuite Blabla a eu une soeur : Raza.
Enfin, je ne suis pas sûre de bien orthographier son prénom. Elle est apparue au moment du langage verbal. L'écriture n'a surgi que bien plus tard. Lorsque Blabla et Raza avaient disparu. Subitement. Sans fleurs ni couronnes.
[La collègue, l'amie, la psy avait encore raison. Elle m'avait expliqué que c'était la relation mère-enfant qui était pathologique. Avant d'exploser de rire, voyant ma mine se déconfire. C'était NORMAL. Et ça passerait avec le temps.]
L'immuabilité de la mort n'étant pas encore acquise au moment de la disparition de la fratrie gazeuse, nous craignions (et peut-être aussi attendions avec amusement) la renaissance de Blabla et Raza. Ils ne sont jamais revenus.
Ils me manquent un peu. A moi.