20 Janvier 2017
Que je vous explique. Systématiquement, quand une femme un peu âgée (je ne précise volontairement pas, car la fréquence des grossesses de plus en plus tardives nous oblige à revoir régulièrement notre référentiel de 'normalité') vient d'avoir son premier enfant, la PMI propose ses services. Et en particulier, la visite à domicile d'une infirmière puéricultrice.
Il y a quelques années, voilà ce qu'a vécu l'une d'elle.
D'abord, elle contacte la maman, qui semble très triste au téléphone. Et débordée. Elle ne raconte rien de positif sur son bébé. Et elle accepte bien volontiers la visite au domicile, après avoir expliqué que cet enfant a été conçu parce qu'elle se trouvait rattrapée par son âge et avait donc peur de regretter d'avoir raté le coche, plus tard.
Or donc, la puéricultrice se rend au domicile, dans un immeuble chic des quartiers chics. Décor planté.
La collègue sonne à la porte. La maman vient lui ouvrir, un petit chien dans les bras. Jusque-là tout va bien, si ce n'est la mine sombre et triste de la maman.
Elles s'installent dans le salon.
La collègue repère le bébé, éveillé dans un transat, à un coin de la pièce. La mère s'installe sur le canapé. Elle garde sur ses genoux le petit chien de tout à l'heure et deux autres de la même race viennent se coller à elle. La discussion s'engage autour de la naissance. Tout au long de l'entretien, la mère garde sa mine grise, caressant ses animaux. Le bébé reste là où il est. Après quelques minutes d'échange, la collègue lance un ''ils sont mignons vos petits chiens''.
Et là. Là...
La maman, figée jusque-là, s'illumine littéralement. Elle expose un large sourire et jubile en racontant l'histoire de ces bêtes.
La visite se termine, la puéricultrice s'en va (non sans quelques préconisations). Sur le pas de porte, la mère, son chien toujours dans les bras, demande : ''Et quand est ce que je dois prendre rendez-vous chez le vétérinaire pour les vaccins du bébé?''. Et bah ouaih.