9 Novembre 2016
Naître prématurément.
''Ne vous attachez pas, il ne survivra pas''
''Il sera très probablement lourdement handicapé''
''Le parcours du combattant ne fait que commencer''
Ajouter de la douleur à la douleur. De la culpabilité à la culpabilité.
Pour se protéger d'une éventuelle action en justice?
Annoncer le pire pour pouvoir ensuite adoucir le trait?
Ne vaut-il pas mieux travailler le lien, rassurer ces parents, leur expliquer tout l'accompagnement possible, leur dire que l'impossible sera fait?
Sans doute mes confrères ont-ils trop vécu de drames, vu de parents anéantis, d'enfants à peine nés et déjà condamnés. Sans doute pensent-ils ainsi protéger les familles. La chute paraît moins douloureuse lorsqu'elle est amortie. Mais ne vaudrait-il pas mieux mettre un filet pour éviter la chute? Ma place est bien facile pour dire cela. Il est vrai. Je ne vois que ceux qui s'en sortent vivants et peut-être moins atteints. Les autres sont restés vissés dans la mémoire endolorie de leurs familles et de leurs soignants.