30 Décembre 2018
C'est étrange comme pour mes petits patients, rien ne peut être grave :
"Meuuuuuuuuh non Madame, c'est rien du tout, ça. Un virus de rien qui va passer tout seul. Détendez- vous !"
Alors que, quand il s'agit de mes enfants, tout est permis !
Ça a commencé pendant la grossesse :
Comment ce futur-né pourrait-il être normal avec toutes les anomalies potentielles ? Tous les cours d'embryologie, de génétique, d'obstétrique défilent, dans la seconde qui suit la lecture du petit + sur le test imbibé de pipi.
Et puis quand futur-né est né...
Cette lésion sur sa peau oh mon dieu !
Cette fièvre et ce mal de ventre oh mon dieu !
Ce bégaiement à deux ans oh mon dieu !
Cet kyste sur le cuir chevelu oh mon dieu !
Ce torticolis qui dure soixante-dix heures oh mon dieu !
Serais-je donc une mère stressée comme les autres ? Avec la dramaturgie diagnostique en supplément sans frais ?
Mais si je suis si stressée de la pathologie grave...
Pourquoi tant de négligence sur le suivi médical régulier ?
"Oups, les filles ! On a deux ans de retard sur les vaccins. Yen a 5 à faire pour chacune... Bon bah, on fait tout ce soir. Comme ça, on est tranquille. C'est réglé."
Les cordonniers les plus blablabla...
En fait. Fondamentalement. Mieux vaut ne pas avoir de parent médecin. C'est pas très bon pour la santé.