Humeurs d'un médecin de PMI, mère et femme à ses heures
13 Mai 2022
Dans mon tiroir à cadeaux, j'ai des planches d'autocollants, des tructrucs à bulles de savon et des masques. Pas des masques de pandémie. Des masques de carnaval. En mousse. Pour se faire une tête de singe, de souris, de chat ou de zèbre.
De zèbre.
Ce petit enfant de 3 ans est très en retard sur le calendrier vaccinal. Arrivé d'une Asie lointaine avec une histoire chaotique.
Pour rattraper tout ça, vaccin prévu ce jour-là.
Et comme il a passé l'âge du bâton de pluie et de l'eau sucrée...
... je fais le choix du masque. Pour distraire bestiaire.
J'ouvre le tiroir. Les passe tous en revue du regard. Et je choisis. Le zèbre.
Pourquoi ?
Pourquoi pas.
Le père me regarde d'un air épaté. L'enfant étale un sourire hilare.
Ils échangent quelques mots que je ne comprends pas. Langue étrangère de moi.
Je vaccine. Tout va bien.
Quelle était cette petite joie familiale ? Je n'ose pas demander.
Mais le père prend la parole :
Hier, en se promenant, petit enfant a trouvé un masque par terre. Pas un masque de pandémie. Un masque de carnaval. En carton. Tout sale. Il l'a ramassé mais papa l'a jeté. Il était trop sale.
Et bien oui...
Un masque de zèbre !