2 Janvier 2017
Plus longtemps on travaille dans le social, moins on est tolérants. J'ai l'impression.
Bon. C'est un peu comme mon étude sur le sommeil des enfants (Dormir comme un parent). Une méthodologie très personnelle. Mais des résultats fort convaincants.
Pourtant, a priori, choisir de travailler avec les plus défavorisés, c'est plutôt une sorte de vocation. Un truc quelque part à réparer. Des péchés à expier? Un genre de rédemption par la douleur (des autres)? Ou alors, c'est par complaisance. Mais ça, je ne crois pas.
Bref. A force de côtoyer des travailleurs sociaux, mes semblables, je me rends compte que notre épiderme perd en tolérance avec les années. Que notre empathie s'émousse comme par lassitude. Ça me rappelle ce stage en psychiatrie où seuls nous, les externes, étions convaincus de pouvoir guérir les alcooliques très très chroniques. On y croyait grave, nous à leurs promesses qu'on croyait de pasivrognes.
Oui, c'est sûr qu'il y en a toujours qui profitent du système (et encore...le système a de moins en moins à faire profiter). Mais yen a quand même vraiment que l'on aide à rebondir. Sinon Aquabon?, disait l'ivrogne du haut.
Je dois être encore bien naïve. Pour y croire. Encore. Virginité professionnelle? Oh, c'est peut-être une bonne nouvelle!