Rester digne. Rester vivant.

Je vous l'ai raconté mille fois. 

Nous accompagnons nombre de familles résidant en centres d'hébergement d'urgence.

Et les entendre râler au sujet des chambres trop petites, de la nourriture affreuse, des voisins pénibles... pourrait nous agacer.

De notre place de gens aux vies confortables et stables.

Mais comment... comment pourrions nous juger ?

Râler c'est exister, c'est garder une dignité.

Je suis un être humain. J'ai le droit d'avoir des exigences et des besoins dissociés de ce que l'on me propose.

J'ai le droit de ne pas aimer ce couscous avec lequel on croit me faire plaisir. Alors que ça n'a jamais été un plat familier pour moi. Étiquetage sous couvert de bienveillance. 

Je suis dans la précarité. Alors. Oui c'est vrai, je suis soulagé d'avoir un toit.

Mais je suis un être humain. Pas le faire-valoir de vos B.A. du jour. Pas l'objet de votre rédemption.