22 Septembre 2016
Je reçois, volontairement, les tweetes de quotidiens régionaux de l'Ouest de la France.
Vous allez penser que je cherche les problèmes. Et vous aurez en effet raison car cela m'inonde chaque jour de faits divers plus fascinants les uns que les autres. Entre appétit sordide et curiosité sociologique, vous analyserez cela comme il vous paraîtra bon.
Quoi qu'il en soit, le Télégramme m'a appris que deux enfants de cinq et sept ans avaient été placés en urgence à la sortie de l'école, l'autre soir. Le père a expliqué qu'il était en déplacement et ne pouvait venir. La mère était sur place mais a refusé de s'en charger.
Ce qui est dommage c'est qu'avec ce genre de nouvelles on ne connaît jamais ni le contexte ni l'après.
Cependant, mon esprit exercé (hélas...cent fois hélas...) à ce genre d'affaire peut vous reconstituer assez facilement et probablement assez fidèlement l'histoire...
Au départ, ils se marièrent, étaient très heureux pour toujours et construisirent donc une famille.
Et puis ça s'est dégradé. La conjugopathie (maladie de pays occidentaux s'il en est) s'est installée. Disputes -voire violences pasforcémenphysiques- enjeux financiers, enjeux de fierté... Jusqu'à l' instrumentalisation des enfants...
Vous ne me croirez pas, vous qui en êtes à l'étape "construction de la famille", mais on voit des trucs pas possibles.
Le père qui, sciemment, ne met pas le doudou dans le sac de son enfant quand il retourne chez sa mère pour qu'il passe de mauvais moments avec elle.
La mère qui jure en pleurant que son ex est dan-ge-deux pour les enfants. Qu'elle l'a vu vendre de la drogue, ou mettre les doigts dans les fesses de leur fille, ou faire boire au petit dernier du détergent, ou tenter d'étouffer l'aîné avec un coussin...
Les deux parents qui affirment que leur enfant pleure quand il doit aller chez l'autre...Et cette fois, on les croit parce que...oui, un enfant restera toujours loyal à chacun de ses parents. Et si Maman ne fait que dire du mal de Papa, il pleurera pour donner raison à Maman (et réciproquement).
Tous les coups sont permis, donc.
Alors pourquoi pas refuser d'aller chercher les enfants... "et s'ils sont placés, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même...Bing. Un point pour moi".
Quand la machine fonctionne bien, le juge des enfants (celui qui les défend) se met en lien avec le juge des affaires familiales (celui qui tente de gérer le conflit Papamaman et ordonne les modalités de garde). Et alors c'est enquête sociale, information préoccupante, soit-transmis et compagnie. Chacun défend là ses positions et bon courage pour dénouer le vrai du faux.
Tout cela prend du temps.
Du temps qui, pour un petit enfant, est démesurément long (douze mois quand on a trois ans, ça fait un tiers de vie. Équivalent à dix années pour un adulte de trente ans...vous me suivez?) à un âge où le psychisme est tellement malléable. Ça pourrait être plus simple vous ne croyez pas Papamaman?
...et merci au Télégramme d'avoir plombé ma soirée, l'autre jour (et votre week-end, du coup, maintenant).